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Textes

Peinture et Nature

.La nature, le paysage sont très présents dans ma peinture. 

Il y a de plus en plus d'artistes que j'admire beaucoup qui s'inspirent directement de la nature à partir de modèles comme la photographie et le dessin.

Je pense, par exemple, à des tableaux de fleurs revisités dans de grands formats et avec une matérialité vigoureuse.

Mon approche est différente. La nature est sous-jacente mais elle existe dans ma pratique de manière très libre et assez lointaine.

Ce n'est pas une transformation ou une transcription d'un paysage. Ma démarche est très intérieur. Les éléments de la nature apparaissent dans les strates de la peinture de manière totalement sublimée. Je n'ai pas en tête une image mentale du végétal, ce sont des fragments de mémoires, des ramifications rétiniennes.

c'est bien plus qu'un subconscient de l'idée de paysage.... c'est de l'outre-mémoire.

Travail obstiné entre une émergence des signes, des gestes et de la matière.

La lumière est la matière première qui donne naissance à l'invisible et libère les méandres de la pensée dans les couches diaphanes des superpositions, des transparences et des coulures.

Les coulures de peinture sont la mémoire du tableau.

Celui-ci passe par de nombreuses étapes. La profusion des effacements structurent peu à peu la densité de la toile.

Je fustige les moments rassurants qui semblent vouloir donner raison à la composition finale.

C'est dans une certaine rage de vouloir me débarrasser d'une improbable maîtrise du métier que je laisse la place à l'imprévu, à l'accident qui vont repousser les limites de ma peinture.

Cette forme de désespoir heureux donne tout son sens à ma pratique.

J'ai l'impression de réapprendre à chaque épisode, le métier de peintre.

Les pinceaux sont un perpétuel enchantement.

La peinture selon sa pigmentation et sa nature se dérobe sans cesse et se joue de toute technicité. 

 Texte  Photos

.Exposition Naturonirique 


Un cosmos végétal, objet sculptural et pictural qui enchante et réinvente la nature. 
Nigelle, Physalis, fleurs d'aubépine ... figés dans la glace, baignés de lumière, en 
apesanteur ... 
Corps végétal, squelette fragile de fleurs desséchées, dévêtues de leurs robes 
pigmentaires laissant apparaître au travers de l'eau glacée leur lente métamorphose. 
Dans cette série de photos-tableaux, je travaille beaucoup sur la lumière, sur ses effets de 
transparences et sur le contre-jour. Certaines photos s'apparentent à des vitraux ou à des
bijoux. 
La lumière est à la fois, un reflet, un tamis, une convergence, un rayon, un grain, une 
porosité, un duvet, un souffle. 
Dans la photo « bulle d'or», la lumière traverse, irradie et magnifie la « coque » de sable. 
Elle s'infiltre au travers et à l'intérieur depuis son centre, elle cristallise le sable dans une 
douce rondeur solaire. 
Juste une miniseconde de beauté avant de mourir dans le frémissement d'une vague. 
Les nigelles offrent également leurs fragiles corps au soleil levant. Elles s'étirent et se
pâment dans un ravissement, dans une forme d'extase, laissant apparaître leurs délicates 
peaux, leurs nervures qui sanglent et étirent à contre-jour la magnificence de la fleur dans 
son déclin. 
L'amour-en-cage, ou Physalis, est une fleur tout en nuances. Elle se décline sous des 
formes variées et propose à tous les instants de sa vie, une multitude de visages. 
L'amour-en-cage, dans sa maturité est un petit coffre orange qui protège amoureusement 
son fruit délicieux. 
Lentement la dépigmentation fait son œuvre et laisse apparaître un écrin fait de fines 
nervures. Cet écrin ne renferme pas un diamant, il est bien plus que cela, c'est un bijou 
artistique offert à tous ceux qui prennent le temps de le regarder. 
Pascal Leroy 
06 2022 

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